Recommandédans vous en fonction de ce qui est populaire • Inscription. Ce poème de Simone Weil. Il restera de toi · Il restera de toi Il restera de toi ce que tu as donnéAu lieu 13mars 2022 - Il restera de toi ce que tu as donné. Au lieu de le garder dans des coffres rouillés: Il restera de toi, de ton jardin secret, Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée. Ce que tu as donné En d’autres fleurira. Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera. Il restera de toi ce que tu as offert Entre les bras ouverts un matin au soleil. Quatreenfants naissent du mariage d’André Jacob et Yvonne Steinmetz. D’abord, Madeleine, dite Milou, en 1924, qui connaîtra la déportation et dont Simone Veil s’est sentie très proche, jusqu’à sa mort stupide, en août 1952, dans un accident de voiture (le petit Luc, l’enfant que Madeleine venait d’avoir, périra aussi, mais Despoèmes de deuil qui s’adresse au défunt Il restera de toi, Simone Veil. Il restera de toi ce que tu as donné. Au lieu de le garder dans des coffres rouillés. Il restera de toi de ton jardin secret, Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée, Ce que tu as donné, en d’autres fleurira. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Il restera de toi “, de Simone Veil . Il restera de toi ce que tu as donné. Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.Il restera de toi de ton jardin secret, Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée. Ce que tu as donné, en d’autres fleurira. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.Il restera de toi ce que tu as offert Lepoème de Simone Veil intitulé « Il restera de toi » Le poème écrit par Simone parle de l’héritage laissé par la personne disparue. Ce poème montre que le défunt est peut-être parti physiquement, mais il continue à vivre au travers de ses actions et de la marque laissée dans les cœurs de ceux qui restent. 6CrA. Publié le 09/08/2013 à 0349 , mis à jour à 0758 Triste et humide. Hier, le ciel de Bagnères-de-Bigorre était à l’image du chagrin de ses habitants, bouleversés d’avoir perdu davantage sans doute que leur maire un ami, un proche, une figure paternelle. Plusieurs centaines de personnes sont restées aux portes de l’église Saint-Vincent pour écouter la retransmission audio des obsèques, autant se trouvaient à l’intérieur de l’édifice pour assister à la cérémonie religieuse pour dire adieu, à monsieur le maire». Le cercueil de Rolland Castells, porté par les Chanteurs montagnards d’Alfred Roland, est entré dans l’église sur une douce mélodie de Django Reinhardt, précédé par les porte-drapeaux des associations d’anciens combattants. Après la prise de parole bouleversante de son fils Yann, son neveu Victor a retracé brièvement sa vie et son amour pour le Stade bagnérais tu es parti trop vite, tu nous manques déjà». L’épouse de l’ancien maire de Bagnères André de Boysson a témoigné de la profonde amitié qu’avait son mari» pour Rolland Castells Mon mari l’aimait comme un fils. Il était admiratif de son intelligence, de sa fidélité, de sa force de travail et de son humanisme». La cérémonie religieuse célébrée par l’évêque, Mgr Nicolas Brouwet, a été marquée par d’autres moments d’émotion la lecture du splendide poème de Simone Veil, Il restera de toi», choisi par sa compagne Agnès, et après l’offertoire, un Agnus Dei» des Chanteurs montagnards d’Alfred Roland à vous donner des frissons. Le temps des discours civils a suivi celui de l’office religieux. C’est le premier adjoint au maire de Bagnères, Jean-Bernard Sempastous, qui a pris la parole le premier Il y a trois sortes d’hommes avec lesquels il est utile de se lier d’amitié les hommes droits, les hommes sincères et les hommes qui ont beaucoup appris. Rolland Castells était l’un de ces hommes, il était mon ami et mon père spirituel. Pendant près de vingt ans, à ses côtés, j’ai grandi et j’ai appris». Jean-Bernard Sempastous a mis en avant sa pugnacité» tout autant que son côté pédagogue». Pour l’élu, ses nombreuses réalisations des grands thermes au stade nautique De-Boysson, en passant par les halles, Aquensis, l’Alamzic, jusqu’au site industriel Soulé resteront le témoignage de sa formidable vitalité de bâtisseur». Il a rendu également hommage au grand sportif, ancien rugbyman, fervent supporter du Stade bagnérais, qui aimait aussi beaucoup le vélo». Michel Pélieu, président du conseil général dont il était un élu combatif et constructif, a usé de la métaphore du bloc et de la montagne» pour décrire ce gaillard» qui, parfois, avait une face un peu abrupte, comme toutes les montagnes». Et dans le même temps, Michel Pélieu a fait l’éloge de l’homme de consensus, éloigné des politiques partisanes et des considérations idéologiques», au service exclusivement du développement équilibré de son territoire et du bien-être de ses habitants. Comme tu avais coutume de dire que Bagnères ne t’appartenait pas, c’est toi qui lui appartenais». Il revenait au préfet des Hautes-Pyrénées Henri d’Abzac de rendre l’hommage de la République à l’un de ses serviteurs. De la passion du rugby, a-t-il souligné, il a tiré le goût de la compétition, du combat loyal, de l’esprit d’équipe, de l’endurance et de la ténacité.» Des qualités qu’il a mises au service de son engagement public déterminé et durable», démontrant un attachement profond à sa commune, sa vallée et ses montagnes». Le représentant de l’État a mis en avant sa politique active de reconversion économique, sociale, notamment, en faveur de l’insertion des jeunes et culturelle. Ce sont des personnalités comme les siennes qui forgent notre pacte républicain», a-t-il conclu. À la fin des discours, l’assistance a retenu son souffle pour un ultime moment d’émotion. Sur la musique de Sound of silence», de Simon and Garfunkel, le cercueil de Rolland Castells, porté par les joueurs du Stade bagnérais, est sorti de l’église sous les applaudissements. Pour rejoindre l’éternité. François Bayrou était là et de nombreuses personnalités François Bayrou, président du MoDem auquel avait appartenu Rolland Castells, a assisté aux obsèques, comme le président de la région Martin Malvy, le président du conseil économique et social Jean-Louis Chauzy, la députée Jeanine Dubié, les députés honoraires Pierre Forgues et Chantal Robin-Rodrigo, les sénateurs François Fortassin et Josette Durrieu, les maires de Tarbes et de Lannemezan Gérard Trémège et Bernard Plano. Le député Jean Glavany était retenu à l’étranger. Une grande partie des conseillers généraux était présents pour rendre hommage à leur collègue, de même que la plupart des anciens joueurs du Stade bagnérais et des personnalités de la cité thermale comme Jean-Michel Aguirre et Jean Gachassin. L’ancien sous-préfet David Ribeiro a aussi fait le déplacement depuis l’Isère. 1 - Il restera de toi Ce que tu as donné Au lieu de le garder Dans des coffres rouillés Il restera de toi De ton jardin secret Une fleur oubliée Qui ne s'est pas fanée Ce que tu as donné En d'autres fleurira Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera 2 - Il restera de toi Ce que tu as chanté A celui qui passait Sur son chemin désert Il restera de toi Une brise du soir Un refrain dans le noir Jusqu'au bout de l'hiver Ce que tu as chanté En d'autres jaillira Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera 3 - Il restera de toi Ce que tu as offert Entre tes bras ouverts Un matin de soleil Il restera de toi Ce que tu as perdu Que tu as attendu Plus loin que tes réveils Ce que tu as offert En d'autres revivra Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera 4 - Il restera de toi Une larme tombée Un sourire germé Sur les yeux de ton cœur Il restera de toi Ce que tu as semé Que tu as partagé Aux mendiants du bonheur Ce que tu as semé En d'autres germera Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera Paroles2Chansons dispose d’un accord de licence de paroles de chansons avec la Société des Editeurs et Auteurs de Musique SEAM 10 poèmes à lire pour l’enterrement, les obsèques, les funérailles d’un proche 1. L’arbre et la graine Quelqu’un meurt et c’est comme des pas qui s’arrêtent …. Mais si c’était un départ pour un nouveau voyage ? Quelqu’un meurt et c’est comme une porte qui claque … Mais si c’était un passage s’ouvrant sur d’autres paysages ? Quelqu’un meurt et c’est comme un arbre qui tombe … Mais si c’était une graine germant dans une terre nouvelle ? Quelqu’un meurt et c’est comme un silence qui hurle …. Mais s’il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie ? Benoît Marchon Et un sourire La nuit n’est jamais complète Il y a toujours Puisque je le dis Puisque je l’affirme Au bout du chagrin Une fenêtre ouverte Une fenêtre éclairée Il y a toujours Un rêve qui veille Désir à combler Faim à satisfaire Un coeur généreux Une main tendue Une main ouverte Des yeux attentifs Une vie La vie à se partager. Paul Eluard 3. Demain, dès l’aube Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. Victor Hugo 4. Sans titre Vous pouvez verser des larmes parce qu’elle s’en est allée, ou vous pouvez sourire parce qu’elle a vécu. Vous pouvez fermer vos yeux et prier qu’elle revienne, ou vous pouvez ouvrir vos yeux et voir tout ce qu’elle nous a laissé. Votre coeur peut être vide parce que vous ne pouvez la voir, ou il peut être plein de l’amour que vous avez partagé. Vous pouvez tourner le dos à demain et vivre hier, ou vous pouvez être heureux demain parce qu’il y a eu hier. Vous pouvez vous souvenir d’elle et ne penser qu’à son départ, ou vous pouvez chérir sa mémoire et la laisser vivre. Vous pouvez pleurer et vous fermer, ignorer et tourner le dos, ou vous pouvez faire ce qu’elle aurait voulu Sourire, ouvrir les yeux, aimer et continuer Eileen Cicole 5. Devant ma tombe Ne reste pas à pleurer devant ma tombe, Je n’y suis pas, je n’y dors pas. Je suis un millier de vents qui soufflent ; Je suis le scintillement du diamant sur la neige. Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr ; Je suis la douce pluie d’automne. Quand tu t’éveilles dans le calme du matin, Je suis le prompt essor Qui lance vers le ciel où ils tournoient les oiseaux silencieux. Je suis la douce étoile qui brille la nuit. Ne reste pas à te lamenter devant ma tombe. Je n’y suis pas ; je ne suis pas mort. Anonyme 6. Il restera de toi Il restera de toi ce que tu as donné Au lieu de le garder dans des coffres rouillés… Ce que tu as donné en d’autres fleurira… Il restera de toi ce que tu as offert Entre tes bras ouverts un matin au soleil… Ce que tu as offert en d’autres revivra… Il restera de toi un sourire épanoui Aux bords de tes lèvres comme au bord de ton cœur… Ce que tu as ouvert en d’autres grandira… Il restera de toi ce que tu as semé Que tu as partagé aux mendiants du bonheur… Ce que tu as semé en d’autres germera… Simone Veil 7. L’échelle des anges Je ne sais pas d’où je viens mais je sais que j’ai toujours été ici. Je ne sais pas qui je suis mais je sais que ce que je suis est ce que l’autre est. Je ne sais pas où je suis, mais je sais que ce lieu n’a pas de limites. Je ne sais pas où je vais, mais je sais qu’à toutes heures quelqu’un m’accompagne. Je ne sais pas quel est mon but, mais je sais que pour le connaître, je dois arriver à moi-même. Je ne sais pas ce que je cherche, mais je sais que ce que je cherche me cherche. Je ne sais pas ce que je peux recevoir, mais je sais remercier pour ce qu’on m’a donné. Alexandro Jodorowsky 8. Au bord du vide Nous voici aujourd’hui au bord du vide Puisque nous cherchons partout le visage que nous avons perdu. Il était notre avenir et nous avons perdu notre avenir. Il était des nôtres et nous avons perdu cette part de nous-mêmes. Il nous questionnait et nous avons perdu sa question. Nous voici seuls, nos lèvres serrées sur nos pourquoi. Nous sommes venus ici chercher, chercher quelque chose ou quelqu’un. Chercher cet amour plus fort que la mort. Paul Éluard 9. Sans titre Un être humain qui s’éteint, ce n’est pas un mortel qui finit. C’est un immortel qui commence. C’est pourquoi en allant confier où il dormira doucement à côté des siens, en attendant que j’aille l’y rejoindre, je ne lui dis pas adieu, je lui dis à bientôt. Car la douleur qui me serre le cœur raffermit, à chacun de ses battements, ma certitude qu’il est impossible d’autant aimer un être et de le perdre pour toujours. Ceux que nous avons aimés et que nous avons perdus ne sont plus où ils étaient, mais ils sont toujours et partout où nous sommes. Cela s’appelle d’un beau mot plein de poésie et de tendresse le souvenir. Doris Lussier 10. Ton souvenir est comme un livre Ton Souvenir est comme un livre bien aimé, Qu’on lit sans cesse, et qui jamais n’est refermé, Un livre où l »on vit mieux sa vie, et qui vous hante D’un rêve nostalgique, où l »âme se tourmente. Je voudrais, convoitant l »impossible en mes voeux, Enfermer dans un vers l’odeur de tes cheveux ; Ciseler avec l’art patient des orfèvres Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ; Emprisonner ce trouble et ces ondes d’émoi Qu’en tombant de ton âme, un mot propage en moi ; Dire quelle mer chante en vagues d’élégie Au golfe de tes seins où je me réfugie ; Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois Comme une après-midi d’automne dans les bois ; De l’heure la plus chère enchâsser la relique, Et, sur le piano, tel soir mélancolique, Ressusciter l’écho presque religieux D’un ancien baiser attardé sur tes yeux. Albert Samain Pour aller plus loin Si vous souhaitez allez plus loin n’hésitez pas à consulter ma chaîne youtube en cliquant ici Si vous souhaitez lire d’autres articles a propos des cérémonies d’hommages, des rituels, … cliquez-ici Discours, hommages et livre voici cinq textes qui permettent de mieux comprendre l’engagement de Simone Veil et de retracer sa vie de rescapée d'Auschwitz, ministre de la Santé à l'origine de la loi sur l'IVG, présidente du Parlement européen, membre du Conseil constitutionnel, immortelle à l'Académie française... La vie de Simone Veil est extraordinaire. Son parcours, l'un des plus exceptionnels du XXe siècle. La Française, morte vendredi à 89 ans, laisse des discours marquants. Le JDD a compilé cinq textes qui retracent ses engagements et ses combats, dont trois qu'elle a elle-même prononcés, ainsi que celui de Jean d'Ormesson lors de son entrée à l'Académie et les écrits de son époux. Cinq textes qui résument Simone l’adresse aux députés pour la loi sur l’IVGLe 26 novembre 1974, Simone Veil s’adresse aux députés un ­cénacle presque exclusivement masculin, auquel elle expose les motifs de sa loi encadrant la dépénalisation de l’avortement.Sipa"Pour quelques-uns, les choses sont simples il existe une loi ­répressive, il n’y a qu’à l’appliquer. D’autres se demandent pourquoi le Parlement devrait trancher maintenant ces problèmes nul n’ignore que depuis l’origine, et particulièrement depuis le début du siècle, la loi a toujours été rigoureuse, mais qu’elle n’a été que peu appliquée. […]Pourquoi donc ne pas continuer à fermer les yeux? Parce que la ­situation actuelle est mauvaise. Je dirais même qu’elle est déplorable et est mauvaise parce que la loi est ouvertement bafouée, pire même, ridiculisée. Lorsque l’écart entre les infractions commises et celles qui sont poursuivies est tel qu’il n’y a plus à proprement parler de répression, c’est le respect des citoyens pour la loi et donc l’autorité de l’État qui sont mis en les médecins, dans leurs cabinets, enfreignent la loi et le font connaître publiquement, lorsque les parquets, avant de poursuivre, sont invités à en référer dans chaque cas au ministère de la Justice, lorsque des services sociaux d’organismes publics fournissent à des femmes en détresse les renseignements susceptibles de faciliter une interruption de grossesse, lorsque, aux mêmes fins, sont organisés ouvertement et même par charter des voyages à l’étranger, alors je dis que nous sommes dans une situation de désordre et d’anarchie qui ne peut plus me direz-vous, pourquoi avoir laissé la situation se dégrader ainsi et pourquoi la tolérer? Pourquoi ne pas faire respecter la loi?Parce que si des médecins, si des personnels sociaux, si même un certain nombre de citoyens participent à ces actions illégales, c’est bien qu’ils s’y sentent contraints ; en opposition parfois avec leurs convictions personnelles, ils se trouvent confrontés à des situations de fait qu’ils ne peuvent ­méconnaître. Parce qu’en face d’une femme décidée à interrompre sa grossesse, ils savent qu’en refusant leur conseil et leur soutien ils la rejettent dans la solitude et l’angoisse d’un acte perpétré dans les pires conditions, qui risque de la laisser mutilée à jamais. Ils savent que la même femme, si elle a de l’argent, si elle sait s’informer, se rendra dans un pays voisin ou même en France dans certaines cliniques et pourra, sans encourir aucun risque ni ­aucune pénalité, mettre fin à sa grossesse. Et ces femmes, ce ne sont pas nécessairement les plus immorales ou les plus ­inconscientes. Elles sont chaque année. Ce sont celles que nous côtoyons chaque jour et dont nous ignorons la plupart du temps la détresse et les à ce désordre qu’il faut mettre fin. C’est cette injustice qu’il convient de faire cesser."Lire aussi VIDEOS. Simone Veil racontée en six discours2004 Simone Veil s’exprime à Berlin sur AuschwitzLe 27 janvier 2004, jour anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, Simone Veil prend la parole devant les députés du Bundestag, à Berlin.Sipa"Le 27 janvier 1945, quand les premiers soldats soviétiques ­entrèrent dans le camp ­d’Auschwitz, ils n’y trouvèrent, incrédules et terrifiés, que quelques milliers de malades et de mourants qui avaient, par miracle, échappé aux nazis. Quelques jours auparavant les dizaines de milliers de détenus d’Auschwitz encore ­vivants que nous étions avaient été contraints, entraînés de force et sous la menace, de se rassembler et de prendre la route dans cette “marche de la mort”.Contrairement à la libération de Paris […], la libération des camps n’eut rien de festif. Pour les armées et les peuples en guerre, ce ne fut, sur le moment, pas même un camp libéré, cela voulait dire que les chambres à gaz ne tournaient plus, que les trains n’arrivaient plus, que les ordres implacables s’étaient enfin tus. La machine infernale s’arrêtait, elle qui avait tourné à plein régime les derniers mois, avec une cadence implacable ; d’autant plus implacable que les nazis, sentant tourner le vent de la guerre, voulaient parachever leur grande œuvre d’anéantissement du peuple juif avant que la défaite de leur armée ne les en empêche. Le camp cessait donc de fonctionner. Pour les milliers de déportés encore en vie, le risque vital paraissait avons eu alors l’espoir, compte tenu de l’avancée rapide de l’Armée rouge, d’être très vite libérés, à moins que les SS n’aient le temps de nous exterminer fait, après avoir marché pendant plusieurs jours dans le froid et la neige, emmenés dans des ­wagons à ciel ouvert vers des camps à l’ouest – Dora, ­Mauthausen, ­Buchenwald, ­Bergen-Belsen –, nombreux furent ceux qui moururent, en chemin, d’épuisement ou sous les dernières balles des SS. Notre cauchemar était loin d’être terminé, il nous fallut attendre encore plusieurs mois pour être libérés. Entre-temps, l’épuisement, la faim et le typhus, les exécutions sommaires ont tué un grand nombre de ceux qui avaient miraculeusement survécu me souviens de l’arrivée des soldats anglais à Bergen-Belsen, c’est à peine si nous avons pu nous en réjouir. La libération venait trop tard, nous avions le sentiment d’avoir perdu toute humanité et toute envie de les rares rescapés, nous n’avions plus de famille, plus de parents, plus de foyer. Seuls, nous l’étions, d’autant plus que ce que nous avions vécu, personne ne voulait le savoir. Ce que nous avions vu, personne ne voulait l’entendre. Ce que nous avions à raconter, personne ne voulait en partager le fardeau. Nous ne devions pas vivre la suprématie nazie était tellement écrasante que nous avions intériorisé jusqu’à l’inéluctabilité de notre condamnation à mort. Nous, les rescapés, nous, les témoins, ­n’avions survécu que pour être rendus au silence. “Qu’ils vivent, soit, mais qu’ils se taisent”, semblait nous dire le monde hors du camp."2006 Son discours sur l’Europe à AmsterdamC’est en évoquant la folie nazie et la Shoah que Simone Veil parlait le mieux de l’Europe. Ainsi à Amsterdam le 26 juillet 2006, veille de la Journée de la mémoire de l’Holocauste.Reuters"Pendant la Seconde Guerre mondiale, toute l’Europe avait sombré, entraînée par le nazisme. L’idée même du rapprochement entre les Européens était fondée sur la conviction que nous ne nous relèverions qu’ensemble, en prenant appui les uns sur les autres. Il n’y avait là ni naïveté lénifiante, ni intention d’exonérer les États de leur responsabilité. Ce n’était pas de pardon qu’il s’agissait, ni d’oubli, mais d’une réconciliation ­lucide et courageuse, aussi utopique qu’elle était réaliste, d’autant plus nécessaire qu’elle se savait surgir du plus profond désespoir. Il fallait briser l’engrenage la réconciliation entre les peuples européens serait le pivot de la construction d’une Europe pacifiée. Il fallait faire un pari, et s’y tenir malgré les obstacles. Construire des ponts, tisser des liens, bâtir un cadre dans lequel les passions de haine seraient neutralisées. Prendre nos souffrances, nos épreuves, nos blessures comme socle d’une nouvelle entreprise commune. L’amitié viendrait plus tard. Tel était le pari, lucide et acharné, de la construction européenne que, comme d’autres, j’envisageais.[…] Tirant les leçons des ­expériences totalitaires du passé, l’Europe se doit d’offrir à tous ses citoyens le plus de liberté possible dans un souci de coexistence solidaire et pacifiée, en multipliant les échanges, dans tous les domaines. Comme l’ont rappelé récemment les conditions posées à l’adhésion des nouveaux pays entrants, les droits des minorités nationales doivent être respectés, la liberté religieuse et la liberté d’opinion garanties, pour prévenir les ­menaces de conflits démocratie repose sur la confiance dans les individus ­citoyens décidant ensemblede leur avenir commun, à partir de ­valeurs partagées. ­Courage ­civique, tolérance, respect de l’autre, ces ­valeurs de l’Europe sont celles que l’histoire du nazisme a montrées comme les plus nécessaires aux heures les plus sombres. Ce sont elles qui, dans les cœurs et les ­esprits, dans les gestes et les actes de quelques-uns, ont sauvé ­l’honneur quand des nations entières sombraient."2010 le discours de Jean d’Ormesson qui accueille Simone Veil à l’Académie françaiseLe 18 mars 2010, Simone Veil fait son entrée à l’Académie française. C’est Jean d’Ormesson qui est chargé de prononcer le discours de réception, vibrant comme il se doit.Sipa"Il paraît, Madame, que vous avez un caractère difficile. Difficile ! Je pense bien. On ne sort pas de la Shoah avec le sourire aux lèvres. Avec votre teint de lys, vos longs cheveux, vos yeux verts qui viraient déjà parfois au noir, vous étiez une jeune fille, non seulement très belle mais très douce et peut-être plutôt rêveuse. Une armée de bourreaux, les crimes du national-socialisme et survivants sur juifs français déportés vous ont contrainte à vous durcir pour essayer de sauver votre mère et votre sœur, pour ne pas périr vous-même. ­Permettez-moi de vous le dire avec simplicité pour quelqu’un qui a traversé vivante le feu de l’enfer et qui a été bien obligée de perdre beaucoup de ses illusions, vous me paraissez très peu cynique, très tendre et même enjouée et très gaie.[…] Je m’interroge sur les sentiments que vous portent les Français. Vous avez été abreuvée d’insultes par une minorité, et une large majorité voue une sorte de culte à l’icône que vous êtes première réponse à la question posée par une popularité si constante et si exceptionnelle est liée à votre attitude face au malheur. Vous avez dominé ce malheur avec une fermeté d’âme exemplaire. Ce que vous êtes d’abord, c’est courageuse – et les Français aiment le avez des convictions, mais elles ne sont jamais partisanes. Vous les défendez avec force. Mais vous êtes loyale envers vos adversaires comme vous êtes loyale envers vos amis. Vous êtes un modèle d’indépendance. Plus d’une fois, vous trouvez le courage de vous opposer à ceux qui vous sont proches et de prendre, parce que vous pensez qu’ils n’ont pas toujours tort, le parti de ceux qui sont plus éloignés de vous. C’est aussi pour cette raison que les Français vous une rigueur à toute épreuve, vous êtes, en vérité, une éternelle rebelle. Vous êtes féministe, vous défendez la cause des femmes avec une fermeté implacable, mais vous n’adhérez pas aux thèses de celles qui, à l’image de Simone de Beauvoir, nient les différences entre les sexes. Vous êtes du côté des plus faibles, mais vous refusez toute victimisation. Quand on vous propose la Légion d’honneur au titre d’ancienne déportée, vous déclarez avec calme et avec beaucoup d’audace qu’il ne suffit pas d’avoir été malheureuse dans un camp pour mériter d’être clé de votre popularité, il faut peut-être la chercher, en fin de compte, dans votre capacité à emporter l’adhésion des Français. Cette adhésion ne repose pas pour vous sur je ne sais quel consensus médiocre et boiteux entre les innombrables opinions qui ne cessent de diviser notre vieux pays. Elle repose sur des principes que vous affirmez, envers et contre tous, sans jamais hausser le ton, et qui finissent par convaincre. Disons-le sans affectation au cœur de la vie politique, vous offrez une image républicaine et y a en vous comme un secret vous êtes la tradition même et la modernité incarnée. Je vous regarde, Madame vous me faites penser à ces grandes dames d’autrefois dont la dignité et l’allure imposaient le respect. Et puis, je considère votre parcours et je vous vois comme une de ces figures de proue en avance sur l’Histoire." 2010 les Mémoires d’Antoine VeilEn novembre 2010, Antoine Veil publie "Salut". Dans ses Mémoires, il raconte sa complicité avec Simone et sa vie de "mari de..."Sipa"Au printemps 1974, Valéry Giscard d’Estaing, élu Président de la République, lui confiait […] le porte -feuille de la santé dans le gouvernement de Jacques Chirac. Quelques mois plus tard, le débat parlementaire sur l’interruption volontaire de grossesse allait l’installer de manière irréversible au firmament de la popularité. Alors que, depuis près de trente ans, Simone avait été, au moins "en société", comme on dit, en tous cas en dehors des heures de bureau, la "femme d’Antoine", voilà que, sans coup férir, je suis définitivement devenu le "mari de Simone".A y bien réfléchir, trois, bientôt quatre décennies plus tard, il m’arrive de penser que j’aurais sans doute pu vivre moins sereinement cette authentique révolution matrimoniale, à l’époque, on en conviendra, tout à fait exceptionnelle. Je n’ai pas gardé en mémoire le sentiment d’avoir été, dans l’immédiat, bouleversé par l’événement. Je n’ai pas eu l’impression d’être l’Edmund Hillary de la Chirac a-t-il jamais réalisé, quant à lui, à quel point il avait, en proposant à Valéry Giscard d’Estaing d’embarquer Simone dans son gouvernement, je ne dirai pas bouleversé mon existence, mais plutôt modifié la perception extérieure d’un couple jusque-là banal? Quoi qu’il en soit, je n’ai pas le souvenir de lui avoir tenu rigueur de cette redistribution des rôles. D’abord, l’événement, au fond sans réellement me surprendre, me fascinait. J’admirais le naturel et la maîtrise avec lesquels Simone épousait son nouveau épisodes, les uns lourds de sens, les autres plus futiles, se sont gravés dans la légende familiale. Le débat sur la légalisation de l’avortement m’a surpris par sa violence. […] Les graffitis accolant à notre nom le sigle des SS ont été difficiles à démêlés de Simone avec les services du protocole étaient plus cocasses. Ma femme vivait mal le fait que, dans les dîners officiels, si elle-même était logée à son rang protocolaire, ma place à table n’était pas celle qui m’eut été assignée si, conformément à la jurisprudence usuelle, son conjoint eut été de sexe féminin. Elle considérait comme discriminatoire que je sois relégué dans le troupeau des "hommes d’affaires". Ce bras de fer, que je trouvais plutôt comique, dura suffisamment longtemps pour que le Président Giscard d’Estaing s’en inquiète un jour en me demandant si l’"affaire était réglée". Je le rassurais en ajoutant que je lui souhaitais de ne pas être confronté à de plus graves difficultés. Dans les mêmes circonstances officielles, il m’arrivait d’entendre l’huissier introduisant les personnalités claironner "Madame Le Ministre de la Santé", puis "Monsieur Simone Veil"." "Le jardin de ce monde ne fleurit que pour un temps », Et le jour est venu pour nous, de rendre un ultime hommage à cette personne formidable que tu étais et que tu es, Naasson. Nous osons parler au présent, car tu es et resteras dans nos cœurs, jusqu’au jour où nous devrons à notre tour rendre le dernier soupir. Car oui, tu es une personne qui nous est chère, et tu nous manqueras. Toi, qui as toujours su écouter, qui as toujours souris, même lorsque les moments étaient difficiles. Jamais tu ne ... "Le jardin de ce monde ne fleurit que pour un temps », Et le jour est venu pour nous, de rendre un ultime hommage à cette personne formidable que tu étais et que tu es, Naasson. Nous osons parler au présent, car tu es et resteras dans nos cœurs, jusqu’au jour où nous devrons à notre tour rendre le dernier soupir. Car oui, tu es une personne qui nous est chère, et tu nous manqueras. Toi, qui as toujours su écouter, qui as toujours souris, même lorsque les moments étaient difficiles. Jamais tu ne t’es plaint, jamais nous ne t’avons vu de mauvaise humeur ; et en cela tu es un exemple pour nous tous, nous pauvres hommes qui nous nous plaignons sans cesse, pour un rien. Avec toi, nous avons partagé tant de projets et tant d’espoirs. Il y a tant de choses encore que nous aurions voulu faire ensemble. Mais cela semble s’arrêter aujourd’hui et ce n’est plus ensemble que nous allons réaliser ce que tu espérais. Nous voudrions nous souvenir de toi, continuer de travailler à tout ce que tu attendais, à tout ce que tu espérais. Comme un mur, la mort nous sépare, de toi, comme le souffle du vent qui balaie les obstacles, notre amitié, notre affection et notre espérance s’en iront te rejoindre là où désormais tu nous attends près de Dieu. Frère, Rejoins tous ceux que nous avons aimés, Tous ceux qui nous ont déjà quittés. Tu n’es pas mort, tu as simplement arrêté de vivre. Tu ne nous a pas quittés mais tu t’en es allé au pays de la Vie, là où les fleurs plus jamais ne se fanent, là où le temps ne sait plus rien de nous. Ignorant les rides et les soirs, là où c’est toujours matin, là où c’est toujours serein. Tu as quitté nos ombres, nos souffrances et nos peines. Tu as pris de l’avance au pays de la Vie. Nous fleurirons nos cœurs en souvenir de toi, là où tu vis en nous, là où nous vivons pour toi. Et nous vivrons deux fois… Aujourd’hui, nous avons des milliers de feuilles pour t’écrire, te parler de notre vie sans toi, te dire, te dire, te dire des choses qui voudront dire toujours nous avons besoin de toi », si loin de nous, Irremplaçable. Délivrance, enfin, tu as retrouvé ta liberté, toi qui ne demandais qu’à partir, rejoindre ta famille, tes proches, et oui, tous ceux qui constituent aujourd’hui cette grande communauté des victimes et rescapés du génocide des Tutsi à qui tu as voué une grande partie de ta vie, que tu as tant aidé et soigné. Je te remercie pour ce que tu es, une personne juste, attentionné, généreux, gentil…et j’en passe.. Ton altruisme nous a tous ébloui ; tu vivais pour les autres plus que pour toi. Ne pleurons pas de t’avoir perdue, mais réjouissons-nous de t’avoir connue… Ainsi je ne te dis pas au revoir, mais à bientôt. Bon voyage à toi Ami et je te dédie ce poème de Simone Veil pour t’accompagner. Il restera de toi… Il restera de toi ce que tu as donné. Au lieu de le garder dans des coffres rouillés. Il restera de toi de ton jardin secret, Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée. Ce que tu as donné, en d’autres fleurira. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Il restera de toi ce que tu as offert Entre les bras ouverts un matin au soleil. Il restera de toi ce que tu as perdu Que tu as attendu plus loin que les réveils, Ce que tu as souffert, en d’autres revivra. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Il restera de toi une larme tombée, Un sourire germé sur les yeux de ton cœur. Il restera de toi ce que tu as semé Que tu as partagé aux mendiants du bonheur. Ce que tu as semé, en d’autres germera. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. »

poème il restera de toi simone veil